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Une réussite surtout musicale

Liège
Opéra royal de Wallonie
10/19/2017 -  et 22*, 25, 28, 31 octobre (Liège), 4 novembre (Charleroi) 2017
Vincenzo Bellini: Norma
Patrizia Ciofi*/Silvia Dalla Benetta (Norma), Gregory Kunde (Pollione), Josè Maria Lo Monaco (Adalgisa), Andrea Concetti (Oroveso), Zeno Popescu (Flavio), Réjane Soldano (Clotilde)
Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie, Pierre Iodice (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Massimo Zanetti (direction)
Davide Garattini Raimondi (mise en scène), Barbara Palumbo (chorégraphie), Paolo Vitale (décors, lumières), Giada Masi (costumes)


(© Lorraine Wauters/Opéra royal de Wallonie)


Cette nouvelle production marque les débuts de Patrizia Ciofi en Norma, vingt ans après la précédente série de représentations de l’opéra de Bellini à Liège. L’artiste relève admirablement le défi et mérite la triomphale acclamation que le public lui réserve. Pourtant, elle aborde «Casta diva» avec prudence et laisse d’abord dubitatif quant à sa capacité à affronter ce rôle redoutable. La suite balaie en grande partie cette crainte. Certes, la voix demeure limitée en volume et en couleurs, mais la soprano évolue dans un registre assez large et chante avec agilité et raffinement, en conservant une émission pure et une ligne nette, même dans les vocalises. Plus belcantiste que tragédienne, elle incarne la prêtresse avec intelligence et sensibilité.


A l’occasion de cette prise de rôle, Patrizia Ciofi retrouve Gregory Kunde sur cette scène, trois ans après Luisa Miller. Ce ténor à l’insolente santé vocale campe un Pollione taillé dans le marbre. En comparaison avec sa partenaire, il livre un chant plus puissant et direct, assurément moins raffiné, mais au legato soigné. Le public salue de même la belle performance de Josè Maria Lo Monaco en Adalgisa: soucieuse du style, cette mezzo-soprano séduit par la splendeur du timbre et la tenue vocale. Le reste de la distribution réjouit nettement moins. Andrea Concetti manque sérieusement de carrure en Oroveso, Zeno Popescu laisse indifférent en Flavio, mais Réjane Soldano, membre des chœurs, attire positivement l’attention en Clotilde.


Dans la fosse, Massimo Zanetti se montre capable de délicatesse et de vigueur. Mesurée dans ses effets mais pertinente, sa direction confère de la noblesse à cette musique et rend justice à la finesse de l’orchestration. Le chef obtient des différents pupitres un jeu uni et engagé, malgré des cuivres un peu trop faibles, les bois intervenant avec plus de constance et de finesse. Quant aux cordes, elles sonnent avec la précision requise, mais pas toujours avec la souplesse et le velouté souhaités.


Le volet musical de cette production se révèle donc plutôt réussi, mais l’Opéra royal de Wallonie nous inflige de nouveau une scénographie de mauvais goût qu’il vaut mieux oublier. Davide Garattini Raimondi fournit pourtant une longue note chargée d’intentions dans le programme mais le résultat reflète mal son ambition. Le metteur en scène s’en tient à une direction d’acteur de pure convention, plombée, dès le Prélude, par une chorégraphie inutile, comme si le directeur général et artistique lui avait imposé le cahier des charges à respecter dans cette maison: en mettre plein la vue, en ajouter et en rajouter encore, et ne surtout pas bousculer le public. Le bas-relief reproduisant un sarcophage romain du IIIe siècle après Jésus-Christ constitue une excellente idée mais dans un souci de dépouillement, il aurait peut-être fallu l’agrandir pour former l’élément central et unique du décor, revoir cet éclairage forcé, ces perruques colorées, ces costumes fantaisistes ou d’époque, comme ces lourdes tenues de militaire romain dans lesquelles Pollione semble engoncé. Et puis aussi abandonner ces rochers artificiels d’un autre âge.



Sébastien Foucart

 

 

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