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Un Chevalier à la rose prudent mais réussi

Antwerp
Vlaamse Opera
12/15/2013 -  et 17, 20, 22*, 26, 28 décembre 2013 (Antwerpen), 9, 11, 14, 17, 19 janvier 2014 (Gent)
Richard Strauss: Der Rosenkavalier, opus 59
Maria Bengtsson (Die Feldmarschallin), Albert Pesendorfer/Jürgen Linn* (Baron Ochs), Stella Doufexis (Octavian), Michael Kraus (Herr von Faninal), Christiane Karg (Sophie), Hanne Roos (Marianne), Guy de Mey (Valzacchi), Ezgi Kutlu (Annina), Andrew Greenan (Ein Polizeikommissar), Vesselin Ivanov (Der Haushofmeister bei Der Feldmarschallin), Michael J. Scott (Der Haushofmeister bei Faninal), Thierry Vallier (Ein Notar), Christopher Lemmings (Ein Wirt), Nico Darmanin (Ein Sänger), Chia-Fen Wu, Els Van Daele, Sandra Paelinck (Drei adelige Waisen), Christa Biesemans (Eine Modistin), José Pizarro Alonso (Ein Tierhändler), Stephan Adriaens, Patrick Cromheecke, Jonathan Raman, Guido Verbelen (Lakaien der Marschallin), Stephan Adriaens, Guido Verbelen, Miguel Torres, Patrick Cromheecke (Kellner), Simon Schmidt, Ono Pels, Thomas Mürk (Die Lerchenauschen)
Koor en Kinderkoor van de Vlaamse Opera, Philipp Pointner (chef des chœurs), Symfonisch orkest van de Vlaamse Opera, Dmitri Jurowski*/Philipp Pointner (direction)
Christoph Waltz (mise en scène), Annette Murschetz (décor), Eva Dessecker (costumes), Franck Evin (éclairages)


(© Annemie Augustijns)


En confiant le Chevalier à la rose (1911) à Christoph Waltz, récompensé à de multiples reprises, notamment pour ses prestations dans Inglourious Basterds et Django Unchained, le Vlaamse Opera attire l’attention du public et de la presse. Le résultat est étonnamment sobre de la part de cette institution d’habitude encline à l’expérimentation. Pour sa première mise en scène d’opéra, l’acteur autrichien a raison de se montrer prudent : s’il n’aborde pas l’ouvrage sous un angle original, il se concentre sur l’essentiel et respecte l’esprit de cette comédie empreinte de nostalgie. Quel contraste avec La Flûte enchantée programmée l’année passée lors des fêtes.


Les épisodes relevés s’animent vivement, ceux plus intimistes possèdent leur juste poids d’émotion, les interprètes, dirigés méticuleusement, n’éprouvent aucune difficulté à chanter. La déception, toute relative, résulte de la simplicité du décor, à telle enseigne que l’on se demande si le Vlaamse Opera ne se serre pas la ceinture. La chambre de la Maréchale paraît terne, le salon de monsieur Faninal, guère plus heureux, mais l’éclairage, notamment à la bougie, confère à l’auberge au troisième acte une chaleur feutrée des plus agréables. Les costumes, qui évoquent le premier quart, sinon la première moitié, du vingtième siècle, s’inscrivent logiquement dans cette scénographie cohérente. Que Christoph Waltz persévère dans cette discipline.



(© Annemie Augustijns)


Le Vlaamse Opera sollicite une célébrité du cinéma mais il ne néglige pas la distribution pour autant. Maria Bengtsson, qui s’identifie à la Maréchale pour la première fois, possède les moyens requis par le rôle et maîtrise l’art de la conversation en musique : le timbre séduit sans cesse, la ligne se déploie commodément, le chant se voile de nostalgie. Le sourire qu’elle adresse à Octavian et à Sophie, le regard qu’elle leur porte et son attitude, naturelle, élégante, jamais hautaine, indiquent une profonde compréhension de cette grande dame. Stella Doufexis et Christiane Karg, justement, forment un jeune couple bien apparié. La voix de la mezzo-soprano manque de corps, sans que cela ne porte préjudice à son Octavian, celle de la soprano possède la juvénilité et la souplesse requises par le rôle de Sophie.


Jürgen Linn compose un Ochs haut en couleur, lourdaud et sûr de lui au début, poltron et perdant de sa superbe à la fin – attentif aux mots, le baryton n’omet pas de les chanter. Les rôles secondaires procurent du plaisir : Michael Kraus campe un Faninal indéfectible, Hanne Roos une Marianne adorable, Guy de Mey un Valzacchi plein de caractère, Ezgi Kutlu une Annina sournoise, tandis que Nico Darmanin chante honorablement son unique air au premier acte – de toute façon, la maison n’a pas les moyens de distribuer un ténor d’exception rien que pour le Chanteur. Dmitri Jurowski a parfois la main lourde : le directeur musical devrait mieux dévoiler les merveilles de l’orchestration, affiner le phrasé, rendre certains passages plus enivrants. L’orchestre comble partiellement les attentes mais il ne remet pas en question la réussite de cette production, jusqu’ici la meilleure de la saison.



Sébastien Foucart

 

 

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