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Les yeux restent secs

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Vlaamse Opera
09/21/2013 -  et 24, 27, 29* septembre, 2, 5 (Antwerpen), 17, 20, 23, 26 octobre (Gent) 2013
Richard Wagner : Tristan und Isolde
Franco Farina*/Andreas Schager (Tristan), Lioba Braun*/Marion Ammann (Isolde), Ante Jerkunica (König Marke), Martina Dike (Brangäne), Martin Gantner (Kurwenal), Christopher Lemmings (Melot), Stephan Andriaens (Ein junger Seemann, Ein Hirt), Simon Schmidt (Ein Steuermann)
Herenkoor van de Vlaamse Opera, Yannis Pouspourikas (chef du chœur), Symfonisch orkest van de Vlaamse Opera, Dimitri Jurowski (direction)
Stef Lernous (mise en scène, décors, lumières), Sven Van Kuijk (décors, lumières), Margerita Sanders (costumes)


(© Annemie Augustijns)


La routine au Vlaamse Opera : l’entrée d’un cinéma érotique en face duquel le corps décapité de Morold refroidit pour le premier acte, des toilettes crasseuses séparant Tristan (dans la partie réservée aux hommes) et Isolde (dans celle destinée aux femmes) pour le deuxième, un restaurant chic où des zombies filment avec leur téléphone portable l’agonie du héros pour le troisième. Additionnant les idées au lieu de retenir les meilleures et de les organiser, Stef Lernous réduit Tristan et Isolde (1865) à un fait-divers tragico-sentimental. Pourquoi pas mais le directeur artistique d’Abattoir fermé ne réserve aucune place à l’émotion, au mystère et à la magie. Que ceux qui attendent cela d’un Tristan se manifestent.


Malgré une distribution mi-figue mi-raisin, le public ne ménage pas ses applaudissements. Les rôles-titres posent quelques difficultés à Franco Farina et Lioba Braun, voix puissantes et assurées mais timbre quelconque. La ligne se déstabilise, les nuances s’amenuisent et la fatigue s’installe chez la mezzo-soprano, surtout, qui termine à bout de souffle sur un «Mild und leise» impassible. Lui, en revanche, tient bon dans le troisième acte, où il parvient à un niveau de finition inconnu jusque-là. Le couple livre dans le deuxième acte un duo enflammé mais bousculé : il était temps que s’achève cet échange éreintant.


Martin Gantner creuse dans les détails son Kurwenal, vocalement contrôlé et adroitement composé. Excellente diseuse, Martina Dike livre une leçon de style : cette Brangäne sophistiquée procure des instants de pur ravissement vocal. Ante Jerkunica, quant à lui, gagne à l’applaudimètre grâce à un roi Marke – devenu ici une sorte de parrain – profondément incarné tandis que Christopher Lemmings (Melot) joue les délinquants excités. Maintenu sous tension par Dimitri Jurowski, l’orchestre relève le défi sans se couvrir de gloire. Si les musiciens ne ratent pas leurs interventions, en particulier le cor anglais dans le prélude du troisième acte, la pâte reste opaque et la prestation univoque bien qu’exaltée. Un Parsifal convaincant au printemps, un Tristan décevant cet automne : malgré tout, le Vlaamse Opera n’a pas raté son année Wagner.


Le site de l’Opéra de Flandre
Le site d’Abattoir fermé



Sébastien Foucart

 

 

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