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CRITIQUES DE CONCERTS 20 avril 2024

Nouvelle production de Salomé de Strauss dans une mise en scène d’Andrea Breth et sous la direction d’Ingo Metzmacher au festival d’Aix-en-Provence 2022.

Aix 2022 (2) :
Lavandière de nuit

© Bernd Uhlig

Cette Salomé mise en scène par Andrea Breth joue la carte d'une réalité parallèle, faite de rêves et de fantasmes dans un décor volontairement sombre et symboliste. Vocalement, un cast irrégulier et la prestation d'Elsa Dreisig laissent un parfum d'inachevé malgré le travail de haute couture d'Ingo Metzmacher qui fait de l'Orchestre de Paris un écrin sur mesure.
 

Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence
Le 05/07/2022
David VERDIER
 



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  • De retour après Jakob Lenz de Rihm en 2019, Andrea Breth propose cette fois Ă  Aix une SalomĂ©. Son dĂ©corateur Raimund Orfeo Voigt a imaginĂ© pour l'occasion un univers sombre et inquiĂ©tant qui joue sur les effets de contraste avec un personnage de jeune fille plus tout Ă  fait innocente mais pas encore perverse. Si la mise en scène est de toute Ă©vidence construite autour de cette anti-hĂ©roĂŻne, on peut regretter la façon avec laquelle Elsa Dreisig surjoue un registre invariablement fantomatique et dĂ©sincarnĂ©, tel le personnage du folklore germanique de la lavandière de nuit, sans l'Ă©paisseur ni la prĂ©sence qui lui permettraient de mettre en valeur certains arrière-plans psychologiques.

    Insistant sur le hiératisme des poses et des gestes, cet enchaînement de scènes relève à la longue d'une série de panneaux comme autant de stations d'un chemin de croix profane. Ce parfum suranné de Regietheater finit par enliser l'intrigue dans une lecture un rien normative et distanciée, avec une version de la Cène où la tête de saint Jean-Baptiste chante dans un plateau d'argent façon Grand-Guignol, tandis que les Juifs esquissent une pantomime illustrant la tentation d'une conversion. La Danse des sept voiles confond érotisme et ésotérisme avec comme seule idée la multiplication des Salomé tandis que la scène finale brille d'une froideur redoutable, le projecteur braqué sur un baiser sordide au fond d'une citerne carrelée.

    Vocalement Ă  l'Ă©tiage, le niveau du plateau met paradoxalement en valeur l'interprĂ©tation d'Elsa Dreisig. Le choix de la version allĂ©gĂ©e (dite " de Dresde ") permet Ă  la voix de mieux nĂ©gocier l'endurance et le volume nĂ©cessaires. Mais les aigus sont invariablement droits et durcis, rĂ©sultat d'une concentration et d'une maĂ®trise qui fait disparaĂ®tre tout naturel. Au-delĂ  des purs aspects techniques, on est surtout gĂŞnĂ© par ce jeu en retrait qui prive le personnage de sa personnalitĂ© en substituant au sanguin une forme d'esthĂ©tisation.

    John Daszak est un Hérode débraillé, sans véritable ligne ni caractère tandis que l’Iokanaan de Gabor Bretz reste en deçà du rôle et du convenable. Angela Denoke promène le fantôme de sa Salomé mais, à part quelques gestes vocaux qui font entendre le fauve formidable, son Hérodiade atteint les limites de la surface vocale du rôle. Joel Prieto gagne en Narraboth de précieux galons qu'on aimerait entendre dans un emploi plus sollicitant.

    La réussite de la soirée réside dans la fosse, avec un Ingo Metzmacher aux petits soins qui fait de l'Orchestre de Paris un écrin sonore adapté jusque dans le moindre détail à toutes les variations de dynamique. Ce Strauss n'est certes pas le plus tellurique ni le plus délirant qu'on ait entendu mais il a le mérite d'une intelligence et d'une attention à la lisibilité des lignes grâce auxquels on reconnaît un grand interprète dans ce répertoire redoutable.




    Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence
    Le 05/07/2022
    David VERDIER

    Nouvelle production de Salomé de Strauss dans une mise en scène d’Andrea Breth et sous la direction d’Ingo Metzmacher au festival d’Aix-en-Provence 2022.
    Richard Strauss (1864-1949)
    Salome, drame en un acte op. 54 (1905)
    Livret d’après Oscar Wilde

    Orchestre de Paris
    direction : Ingo Metzmacher
    mise en scène : Andrea Breth
    décors : Raimund Orfeo Voigt
    costumes : Alexandra Charles
    Ă©clairages : Alexander Koppelmann
    chorégraphie : Beate Vollack

    Avec :
    Elsa Dreisig (Salome), Gábor Bretz (Jokanaan), John Daszak (Herodes), Angela Denoke (Herodias), Joel Prieto (Narraboth), Carolyn Sproule (Ein Page der Herodias), Léo Vermot-Desroches (Erster Jude), Kristofer Lundin (Zweiter Jude), Rodolphe Briand (Dritter Jude), Grégoire Mour (Vierter Jude), Sulkhan Jaiani (Fünfter Jude / Zweiter Soldat), Kristján Jóhannesson (Erster Nazarener / Ein Kappadozier), Philippe-Nicolas Martin (Zweiter Nazarener), Allen Boxer (Erster Soldat), Katharina Bierweiler (Eine Sklavin).

     


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