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Une Bohème idéale

Antwerp
Opera Vlaanderen
12/13/2015 -  et 15, 17, 19, 20*, 22, 26, 27, 30, 31 décembre 2015 (Antwerpen), 10, 12, 13, 15, 16, 19, 20 janvier 2016 (Gent)
Giacomo Puccini: La bohème
Gal James/Monica Zanettin* (Mimi), Najmiddin Mavlyanov/Luciano Ganci* (Rodolfo), Simone Del Savio/William Berger* (Marcello), Zoltán Nagy/James Homann* (Schaunard), Leonard Bernad (Colline), Hanne Roos/Hasmik Torosyan* (Musetta), Thierry Vallier (Benoit, Alcindoro), Erik Dello (Parpignol), Simon Schmidt (Doganiere), Thomas Mürk (Sergente), William Helliwell (Venditore)
Kinderkoor Opera Vlaanderen, Kinderkoor Sterling, Hendrik Derolez (chef de chœur), Koor Opera Vlaanderen, Jan Schweiger (chef de chœur), Symfonisch Orkest Opera Vlaanderen, Antonino Fogliani (direction)
Robert Carsen (mise en scène), Michael Levine (décor, costumes), Jean Kalman (lumières)


(© Annemie Augustijns)


L’Opéra des Flandres reprend une mise en scène de La Bohème (1896) créée en 1993 et déjà remontée en 1997 et en 2001 : un classique applaudi aussi à Düsseldorf, Genève, Mannheim et Strasbourg. Robert Carsen respecte l’esprit de l’opéra sans développer une approche trop convenue. Si la mansarde atteste de la précarité de l’existence des bohémiens et si la plupart d’entre eux portent des bretelles, comme beaucoup se les imaginent, le deuxième acte, réglé en virtuose, surprend par sa liberté de ton : cette femme nue, allongée sur le piano droit, un homard sur le corps, rappelle le Mahagonny de Calixto Bieito ici même. Le décor séduit grâce à sa simplicité et à sa poésie : le rideau se lève ainsi, au dernier acte, sur un tapis de jonquilles entourant la chambre des bohémiens. La dernière image, très belle, porte, à elle seule, la marque d’un grand metteur en scène : les amis se séparent lentement chacun de leur côté, laissant seuls Rodolfo et la défunte. Voilà une production idéale pour découvrir La Bohème, pleine de vitalité, de légèreté et d’émotion. L’Opéra royal de Wallonie terminera sa saison avec cet ouvrage : espérons que le metteur en scène fasse lui aussi preuve, à Liège, d’intelligence et de sensibilité.


Une double distribution assure les dix-huit représentations à Anvers et à Gand. Celle de ce dimanche après-midi, si elle ne comporte aucun chanteur exceptionnel, convainc entièrement grâce à sa cohésion et à sa cohérence, chacun répondant au profil de l’emploi. Timbre ordinaire mais présence radieuse, Luciano Ganci conduit convenablement sa voix, malgré une émission inégale. Le ténor, qui soigne le phrasé et varie l’intonation, incarne un Rodolfo crédible. Monica Zanettin compose une belle et touchante Mimi, même dans ses fêlures. En difficulté dans le premier acte, dans lequel elle peaufine insuffisamment la ligne et l’intonation, la soprano chante avec plus de constance en seconde partie. Le couple qu’ils forment nous touche.


Baryton de belle prestance, William Berger incarne, en Marcello, l’ami idéal qui tente de recoller les morceaux avec la Musetta effrontée de Hasmik Torosyan, à la voix acidulée qui convient pour cette allumeuse au grand cœur. Schaunard au physique rassurant, James Homann s’insère, quant à lui, naturellement dans le groupe tandis que Leonard Bernad chante son Colline avec droiture. Précis et d’une grande plénitude, revêtant, dans les passages dramatiques, de belles couleurs sombres, l’orchestre répond aux attentes sous la direction animée et méticuleuse d’Antonino Fogliani. A son affaire dans ce répertoire, le chef met remarquablement en valeur la beauté de l’orchestration de Puccini. Les choristes et les figurants ne viennent pas saluer : ils récoltent, pourtant, une mention très bien pour leur implication au café Momus.



Sébastien Foucart

 

 

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