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Des Vêpres en concert

Nice
Opéra
10/03/2014 -  et 5 octobre 2014
Giuseppe Verdi: Les Vêpres siciliennes
Anna Kasyan (Hélène), Sophie Fournier (Ninetta), Michal Lehotský (Henri), Davide Damiani (Guy de Montfort), Kihwan Sim (Jean Procida), Frédéric Diquero (Thibault), Gianluca Bocchino (Danieli), Aurelio Gabaldon (Mainfroid), Bernard Imbert (Robert), Ziyan Afteh (Le Sire de Béthune), Daniel Golossov (Le Comte de Vaudemont)
Chœur de l’Opéra de Nice, Giulio Magnanini (chef du chœur), Orchestre philharmonique de Nice, Marco Guidarini (direction)


A. Kasyan (© Dominique Jaussein)


L’Opéra de Nice poursuit sa saison avec Les Vêpres siciliennes (1855) en version de concert : judicieuse idée de retenir la langue originale mais la majorité des chanteurs prononcent mal le français. L’économie des sous-titres se fait sentir, comme l’absence de mise en scène. Le plateau parvient tout juste à contenir l’orchestre, le chœur et les solistes, ce qui compromet la théâtralité des échanges. Placés l’un à côté de l’autre devant leur pupitre, les chanteurs paraissent figés, les personnages peinent à s’incarner. Le plaisir d’entendre cet opéra de Verdi, probablement le moins souvent représenté parmi ses plus importants, compense cette double frustration.


Même si elle ne comporte pas de chanteurs hors normes, la distribution ne démérite pas. A défaut de posséder un timbre ensoleillé, Anna Kasyan met au service du rôle d’Hélène une voix agréable, peu amène dans les aigus mais sainement nourrie dans le médium. La soprano géorgienne réalise une performance probante, bien que le personnage manque d’un peu d’aura. Autre interprétation aboutie, celle de Davide Damiani, qui incarne un Guy de Montfort de belle prestance et de grand style. La voix de Michal Lehotský retient elle aussi l’attention, mais pour de moins bonnes raisons : le ténor slovaque s’investit entièrement dans le rôle d’Henri mais le timbre, fort peu latin, peine à séduire et l’émission, parfois réfrénée, parait pour le moins exotique. Kihwan Sim se produit pour la première fois en France en Procida : malgré une incarnation pétrifiée et une diction impossible, le jeune baryton déploie d’excellentes ressources et chante avec tenue. En charge des personnages moins importants, le reste de la distribution ne suscite pas de réserves majeures. Certains chanteurs, comme Ziyan Afteh, parviennent à marquer leur rôle de leur empreinte malgré la brièveté de leurs interventions.


Marco Guidarini retrouve l’Orchestre philharmonique de Nice, dont il a été le directeur musical de 2001 à 2009. Le chef le conduit avec dynamisme, sans bousculer les tempi, et établit un équilibre satisfaisant avec les chanteurs. Les musiciens livrent une prestation plutôt compacte, parfois prosaïque et pas toujours subtile dans les transitions mais la discipline règne dans les rangs, encore que les violoncelles s’égarent furtivement dans l’Ouverture. La sonorité laisse une appréciation contrastée : les bois s’expriment avec justesse, les cuivres se manifestent sans tonitruer mais les cordes scintillent peu. Le chœur, quant à lui, affiche beaucoup de puissance et une certaine unité, mais la finition et la prononciation laissent à désirer.


Le site de l’Opéra de Nice



Sébastien Foucart

 

 

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