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Franco Fagioli dans les robes d'Eliogabalo à l'Opéra Garnier

Le célèbre contre-ténor endosse le rôle titre dans Eliogabalo, le dernier opéra de Francesco Cavalli qui n'avait encore jamais été donné de son vivant et que Paris découvre pour la première fois.

Il vient du Nouveau Monde mais rêve de l'Ancien. Bien qu'il soit né en Argentine où il a fait toutes ses classes musicales, Franco Fagioli a tout du Méditerranéen: l'ardeur, l'humeur, l'énergie et la passion. Sans doute à cause de racines paternelles italiennes, il voue une admiration sans limite à cette musique baroque qui, de Venise à Naples, marqua l'apogée des castrats. Révélé en Europe, dans le Jules César de Haendel aux côtés d'une Cécilia Bartoli éblouie, ce contre-ténor a gardé au cœur le goût de ces opéras créés dans une Italie artistiquement flamboyante et conquérante. «La musique italienne est en moi», avoue-t-il. Pour preuve, le succès discographique de ses Arias for Caffarelli.

Sûr de lui, ce passionné prend ce mois-ci deux paris risqués. A l'Opéra Garnier, il incarne l'Eliogabalo de Cavalli dont le rôle-titre est aussi bavard qu'âpre sur le plan de la technique vocale. En même temps, il publie chez Deutsche Grammophon une succession d'airs de bravoure de Rossini. Avec ce disque, enregistré à Athènes avec l'ensemble Armonia Atenea sous la baguette de George Petrou, Franco Fagioli ambitionne de présenter «un autre Rossini que celui de l'opéra-bouffe, qui a plus à voir avec le baroque qu'on ne le croit, lui qui nourrissait une vraie nostalgie de la période des castrats un siècle plus tôt». Le compositeur du Barbier de Séville avait, on le sait peu, écrit deux airs pour un castrat et destinait souvent à des chanteuses ses rôles masculins. Une ambiguïté qu'on retrouve d'ailleurs dans ses opéras dits sérieux.

A 35 ans, si Franco Fagioli se sent à son aise dans cette conversation avec la tradition, il ne résiste pas aux sollicitations de son temps - à Madrid, où il vit, elles sont nombreuses. Festif la nuit, professionnel le jour, il s'impose sur scène où il sait donner de la voix... même hors partition: il n'hésite jamais à signifier à un metteur en scène capricieux que ses lubies de dernière minute sont malvenues: «C'est nous les chanteurs qui sommes sur le plateau!»

Opéra Garnier jusqu'au 15 octobre (0.892.899.090). Album Rossini à paraître chez Deutsche Grammophon.

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