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Kentridge et Chéreau, stars du Met en 2015 et 2016

Pour sa prochaine saison, le Métropolitan Opera affiche une programmation à la hauteur des ambitions de son directeur Peter Gelb. Binuya Gregorio/ABACA

C'est ce mercredi 18 février que l'opéra new-yorkais annonce sa prochaine saison : beaucoup de grandes voix et un soupçon de modernité.

Six nouvelles productions feront, l'an prochain, le bonheur des mélomanes de Manhattan. En dépit de la crise financière qu'il a traversé cet été, le Metropolitan Opera de New York, vaisseau amiral de l'art lyrique outre-Atlantique, se maintient à la hauteur des ambitions de son directeur Peter Gelb: surfer sur sa tradition d'exigence vocale propre au Met, tout en secouant (à petite dose) une audience réputée conservatrice, par des mises en scène modernes.

En la matière, l'événement de la saison sera sans nul doute la nouvelle production, en décembre, du sulfureux opéra d'Alban Berg Lulu, confiée à l'artiste sud-africain William Kentridge. Ce dernier avait déjà mis en scène pour la salle Le Nez de Chostakovitch... Un spectacle couronné de succès dans le monde entier. Sa Lulu, dirigée (autre événement) par le vétéran du Met James Levine, promet un hommage visuel et théâtral à l'expressionnisme allemand et au cinéma de Weimar avec, notamment, la réalisation d'un film muet tourné spécialement pour l'occasion, et qui fera partie intégrante de la mise scène.

Autre spectacle qui devrait faire frémir positivement les New-Yorkais, la sublime Elektra de Patrice Chereau, ultime mise en scène de l'artiste décédé à l'automne 2013, posera enfin, en avril 2016, ses valises à Manhattan. Comme pour la création à Aix, Salonen tiendra la baguette face à un casting toujours aussi superlatif, composé entre autres de Nina Stemme et Waltraud Meyer.

Les quatre autres «nouvelles» productions ne manqueront pas d'intérêt. En ouverture de saison, Bart Sher, collectionneur de Tony Awards et metteur en scène résident du Lincoln Center, s'attaque à un Otello placé sous le signe de la jeunesse, puisqu'on y retrouve le chef Yannick Nezet-Seguin et la révélation Sonya Yoncheva en Desdemone. Lulu sera suivie par une Manon Lescaut du réalisateur anglais Richard Eyre, avec notamment Jonas Kaufmann en Des Grieux. La documentariste Penny Woolcock prendra le relais avec des Pêcheurs de perles surtout montés pour Diana Damrau. Enfin, l'éclectique mais so british David Mc Vicar fera son retour avec une rareté: le Roberto Devereux sur fond d'Angleterre élisabethaine de Donizetti, compositeur auquel Peter Gelb a consacré ces dernières années une partie de sa programmation.

Beau doublé pour Alagna

Toutes ces nouvelles productions seront naturellement retransmises au cinéma dans le cadre du programme Live HD du Met (diffusé en France par Pathé Live). S'y ajouteront une sélection des reprises du Metropolitan Opera, qui seront surtout l'occasion pour la salle de réaffirmer sa prééminence en matière de distributions vocales. Parmi les stars attendues, signalons Piotr Beczala (La Bohème), Roberto Alagna (Cavalleria Rusticana e Pagliacci et Madame Butterfly), Placido Domingo (Simon Boccanegra), Elina Garança (Anna Bolena), Angela Gheorghiu (Tosca) ou encore Anna Netrebko (Il Trovatore).

Enfin, outre la confirmation de la soprano bulgare Sonya Yoncheva, le Met version 2015-2016 devrait voir éclore quelques révélations à suivre de près, dont Aleksandra Kurzak (la nouvelle Mme Alagna) dans L'Élixir d'amour, et surtout la soprano lettone Kristine Opolais (épouse du chef montant Andris Nelsons), «la nouvelle grande Butterfly» promet Peter Gelb. Rôle qu'elle endossera juste après avoir revêtu les habits d'une autre héroïne de Puccini: ceux de la Manon que courtisera Kaufmann!

Kentridge et Chéreau, stars du Met en 2015 et 2016

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