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«Gâchis désastreux» à l'Opéra de Nice

Le contrat du directeur, Jacques Hédouin, a été annulé.

Y a-t-il une fatalité pour que le gâchis règne à l'Opéra de Nice? On avait pourtant cru à la volonté du maire, Christian Estrosi, lorsqu'il nomma en 2009 un tandem formé par Jacques Hédouin comme directeur et Alain Lanceron comme conseiller artistique. Leur mission de «refondation» visait à redonner à ce grand théâtre lyrique un prestige et une qualité artistique qu'il n'aurait jamais dû perdre.

Le résultat ne se fit pas attendre avec le prix de la Critique pourles Dialogues des carmélites dirigés par Michel Plasson et mis en scène par Robert Carsen. Au bout d'un an, Lanceron était remercié sans explications. Soupçon de conflit d'intérêts envers le président de Virgin Classics? Il fallait y penser avant, Lanceron ayant toujours joué cartes sur table en soulignant qu'il ne quitterait pas la tête du label discographique.

Micmac à la mairie

Et voici que c'est Jacques Hédouin qui vient de sauter, son contrat étant annulé à la suite d'un recours devant le tribunal administratif. On avait trouvé un vrai directeur, qui avait fait ses preuves à l'Opéra de Lyon comme au Châtelet. Entre-temps, le chef d'orchestre Philippe Auguin, un Niçois à la carrière internationale incontestable, était nommé directeur musical. A-t-il voulu être seul maître à bord? Est-ce possible quand on est en même temps directeur musical de l'Opéra de Washington, sachant que diriger une maison d'opéra est un travail à plein-temps? Faut-il y voir l'influence d'André Chauvet? Cet ex-compagnon de route de Jacques Peyrat, ancien maire proche de l'extrême droite, fut ces dernières années l'un des principaux opposants de Christian Estrosi, déposant recours sur recours, y compris contre l'Opéra. Or il vient de se rallier à Estrosi, devenant conseiller municipal chargé de l'Opéra, qui échappe à l'adjointe à la culture, Muriel Marland.

Ancien directeur de l'Opéra de Nice et président d'honneur de la chambre professionnelle des directeurs d'Opéra, Pierre Médecin voit dans cette histoire un «gâchis désastreux». On y voit surtout la preuve que l'opéra est une chose trop sérieuse pour être le jouet des renversements d'alliances politiques et de l'amateurisme: c'est une affaire de professionnels.

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