Phaéton de Lully à l'opéra de Nice

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Événement à l'Opéra de Nice avec cette série de représentations de Phaéton de Jean-Baptiste Lully et de son librettiste Philippe Quinault. Le public est heureux de retrouver cette production tant attendue qui avait été victime en 2020 du premier confinement avec une seule représentation sur la scène de l’opéra azuréen. 

Cette oeuvre hybride de théâtre chanté, basée sur l'une des intrigues des Métamorphoses d'Ovide, narre le récit mythologique des aventures de Phaéton. Le sujet se prête bien à un spectacle total tant par son sujet que par sa signification politique :  une référence directe au sort de Nicolas Fouquet, le surintendant qui tomba en disgrâce et fut emprisonné par Louis XIV après une fête somptueuse, jugée outrancière par le roi. 

La mise en scène du danseur et chorégraphe Eric Oberdorff est étonnante et brillante : il fait danser les chanteurs aux côtés du corps de ballet et des acrobates. Une partie des chœurs est sur scène, l'autre est dans les premières loges. On est frappé par la plateforme tournante du décorateur Bruno de Lavenère. Au départ tout est sombre, on est dans le monde des ténèbres. Lentement on va vers la lumière et le soleil. Toute une symbolique brillamment habitée scéniquement. 

Jérôme Correas est au pupitre de l'Orchestre Philharmonique de Nice renforcé des musiciens de son ensemble Les Paladins, qui jouent sur des instruments anciens. Le dialogue est parfait et vivant et c'est un excellent compromis artistique. 

La distribution vocale est homogène. Le ténor américain Mark Van Arsdale qui incarne le rôle-titre fait annoncer qu'il souffre d’une pharyngite, mais il assume la représentation avec brio. Jean-François Lombard est très à l'aise dans les différents rôles qu'il interprète : Triton, le Soleil, la Terre. Le baryton Gilen Goicoechea incarne Epaphus, le fils de Zeus avec un timbre de voix chaud et intense. La soprano belge Déborah Cachet a une voix souple et expressive, elle personnifie Théone. La soprano Chantal Santon Jeffery avec sa voix souple et chaude est une Libye très touchante. 

Nice, Opéra, 27 mars 2022

Carlo Screiber

Crédit photographiques :  Eric Oberdorff / Opéra de Nice

 

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